Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Glücklich Star

15 février 2007

Sa mère la pute. Ouais.

Il était une fois un monsieur et une madame. Cette madame s'était arrêté de vivre il y a déjà quelques années. Le monsieur, lui, ne vivait pas, puisqu'elle ne le connaissait pas encore. La madame n'a jamais pu se convaincre que les gens existaient quand ils n'étaient pas autour d'elle. Des statues qui s'animaient à sa vue, pour la persuader qu'elle n'était pas seule au monde, et s'éteignaient une fois le dos tourné.

Un soir, alors qu'elle était assise entre une statue en forme de garçon et une autre statue en mini-jupe -qui lui parlaient pour lui faire croire qu'elle n'était pas seule au monde- la madame le vit s'assoir quelques places plus loin. Elle le connaissait, de vue. Mais ne s'était jamais approché assez près pour qu'il puisse avoir le luxe d'exister au moins un peu. Elle le vit donc, pour l'oublier aussitôt. Les lumières s'étaient éteintes et les marionnettes sur scène s'agitaient sous son regard. Elle s'ennuyait un peu et se surprenait à le regarder. Comme ça. Il lui semblait plus vivant que les autres.
Et si nous pensions que les détails étaient importants, nous nous attarderions dessus. Seulement ses seules pensées/regards/sourires lui étaient adressés. Le reste, donc, ces détails, ne sont guère importants. Ils sont tout simplement inexistants.
Puis les lumières se sont rallumées. Elle n'avait pas vraiment encore compris. Elle pensait avoir suivi le spectacle sans jamais se distraire. Mais elle serait incapable de le raconter.
Les lumières se sont rallumées et les places autour d'elle se sont vidées. Tout s'agitait autour d'elle, et les morceaux de chair, les corps sans vie se sont précipité vers la sortie. Pour disparaître à tout jamais. Et alors qu'elle regardait le vide autour d'elle, sans vraiment comprendre pourquoi, elle vit le monsieur s'approcher. Et sans même qu'elle ne s'en apperçoive il était à côté d'elle. Il sentait bon. Mais il n'avait pas cette odeur artificielle. Ce n'était pas une statue, non, sa peau était vivante, son corps était vivant, ses yeux étaient la vie-même, et elle pouvait y voir le monde, la genêse, les réponses à toutes ses questions. Il sentait la vie, il sentait l'homme, il avait cette odeur naturelle, et elle pensa, à l'instant où son nez pu en percevoir toutes les nuances, que jamais plus elle ne connaîtra ça. Elle se dit qu'elle avait rencontré la seule personne capable de vivre sans elle, la seule qui se posait les mêmes questions, la seule capable de la surprendre, la seule qui pourra lui apprendre.
Le monsieur se mit à lui parler. PARLER! Cet homme est vivant, cet homme lui parle, cet homme est beau, cet homme sent. Et tandis que ses lèvres s'agitent, qu'elles décrivent avec grâce des formes étranges, tandis que son cerveau, son cerveau d'homme, permet à ces lèvres de s'agiter, elle ressent ce frisson qu'elle n'avait jamais connu. Ce frisson qu'aucune statue, même les plus belles, même celles qu'elle croyait aimer n'avait jamais provoqué en elle. Et, alors que sa voix se faisait entendre, la madame s'aperçut que non seulement ses lèvres bougeaient, mais que ses yeux eux aussi s'affolaient, ses pupilles s'agrandissaient à mesure qu'il parlait, le bleu de ses yeux se faisait plus intense, et elle crut même voir sa peau se mouvoir, elle vit les milles nuances qui coloraient son visage, ses cheveux bougaient avec grâce, ses jambes s'étaient croisées. Tout en lui était vivant! Absolument tout! Elle venait de trouver celui qui donnerait un sens à sa vie. Elle sentit son corps se réchauffer. Il la faisait rire. Ses mots étaient simples, ses mots étaient doux, ses mots étaient fins. Alors elle riait, elle riait, comme jamais elle n'avait ri. Et plus vite qu'elle ne cru elle du partir.

Elle est partie sans lui dire aurevoir. Pour rejoindre ses statues. Devoir. Etait-ce un réel devoir? Devait-elle partir ce soir-là? N'aurait-elle pas préféré foutre en l'air toutes ces statues, mettre un peu de désordre dans sa vie bien organisée? Organisée autour de quoi? D'êtres sans vie, sans rêve, sans humour, des êtres qui sentent la mort aux yeux ternes. Des êtres qui ne savent pas la faire rire. Oui elle aurait voulu. Elle a toujours voulu. Foncer dans le tas, cracher sur leurs visages de plastique, leur trancher la gorge, leur rendre leur coups, enfoncer le couteau encore et encore, passer la lame sur le moindre recoin de leur corps, même les plus sales, surtout les plus sale, enfoncer, encore et encore, jusqu'à ce que leur corps ne soient plus qu'oubli. Elle aurait voulu leur vomir leur haine, les faire disparaitre, courir jusqu'au monsieur, et lui hurler "Emmène-moi apprends-moi à vivre. Des années que je rêve des années des années à savoir que tout me menait à la mort des années transparentes ou même les souvenirs sont ternes. Emmène-moi apprends moi à voir prends ma main sers-la fort fais moi mal serre-moi, fais moi mal et imprègne-toi de ma douleur je te donne ce qui est en moi je te donne le plus profond de mon être je m'abandonne à toi. Sens mon cou sens mes doigts sens mes cheveux sens comme je suis humaine sens comme je suis comme toi. Regarde là dans ma bouche regarde comme nos langues se ressemblent regarde mes yeux regarde mes pupilles sont comme les tiennes elles s'ouvrent quand je te regarde elles s'agrandissent pour mieux s'imprégner de ton image ton image parfaite ton image humaine mes yeux deviennent noir mes pupilles veulent te manger s'imprégner de toi jusqu'au bout je t'avalerai tu me rendras vivante. Je veux être vivante comme toi. Regarde."
Elle voulait cracher au visage des statues et cracher son amour au monsieur.
Mais elle est partie sans mot dire.

Et aujourd'hui elle crève car elle avait oublié un détail. Cet homme était vivant. Cet homme avait donc une vie. Une vie sans elle.
Elle crève parce qu'elle se retrouve là une nouvelle fois, parce qu'elle n'a pas craché sur les statues et qu'il s'en va, et qu'il vit, même quand elle a le dos tourné. Il vit avec une statue. Il n'a peut-être pas senti la vie en elle.
Elle crève parce qu'elle se remet à écrire des histoires qui finissent toujours pareil, des histoires creuses. Elle crève parce que sa chance est passée, parce qu'aujourd'hui elle s'est habillée comme une pute pour lui plaire, et qu'il n'était même pas là. Elle crève parce qu'après tout, elle leur ressemble à ces statues. Qu'elle va finir comme elles. Elle sait qu'un jour elle fermera les yeux et qu'elle s'éteindra.

Publicité
Publicité
18 janvier 2007

A genoux et prie

11_02_07_041

Elle marchait avec une assurance incroyable. Elle a su se faire détester, ignorer, elle a su fasciner et révulser. Elle a toujours avancé pour elle seule.
Un jour elle a atteint son but ultime.
Et je sais qu'elle a attendu ce moment avec une certaine impatience. Je sais qu'elle a attendu ce moment comme tous les autres.

Si demain je ne la vois pas, je mourrai. C'est ce que je me suis promis hier. Elle ne sait pas qu'elle m'a sauvé la vie. Le simple fait qu'elle existe m'a sauvé la vie, et je lui en serai redevable éternellement.
Elle ignore qu'elle est mon coeur, mes veines, mon cerveau aussi, elle ignore que si l'un de ces organes cesse de fonctionner, on ne donnera plus cher de mon existence.
Son corps. Ses maux. Son intelligence. Sont les seules choses. Qui me tiennent encore en vie.

J'ignore ce qu'elle a trouvé ce jour là. Peut-être était-ce mal. Mais je sais qu'elle avançait avec une assurance incroyable, avec une froideur incroyable. Elle me fascine. Et elle ne sait pas qu'elle m'a sauvé la vie et que je sauverai la sienne.  Elle ignore que je suis un homme de parole, et que peu importe ce que je devrai affronter, j'y ferai face.
Elle ignore que si demain je ne la vois je mourrai. Elle ignore que le jour où je ne la verrai pas, je me tuerai.

9 janvier 2007

(Your) Beauty mark(s)

C'est peut-être quand tu souris et que ton sourire a un goût de regrets.
Peut-être parce qu'il est beau, que je le vois souvent sans qu'il me soit adressé, sans même que tu sois là.
Parce que je sais chaque fois que tu as envie de rire et que tu te retiens. Je sais ce que tu penses. Je sais ton humour, je sais ton passé, je sais tes choix. Je sais tes goûts et je sais combien nous étions proches.
Je sais que tu as pris une autre voie. Je sais quand tu me regardes et que tu regrettes.
Mais je sais que ce pincement au coeur, ce sentiment que tu avais oublié et qui ressurgit à chaque fois que l'on se croise, te fait sourire et c'est tout. Ton sourire. Un sourire et tu oublies.
C'est peut-être que pour toi tout s'est arrêté là.
Peut-être parce que tu sais aller de l'avant, faire des choix et les assumer.
Peut-être parce que moi je n'ai pas choisi.
Peut-être parce que je n'ai pas su faire le deuil complètement.
Et ce n'est pas parce qu'aujourd'hui mon coeur crève quand je te vois, non, c'est pas pour ça que je m'arrêterai. J'irai de l'avant. Sans assumer. Mais j'avancerai. La tête baissée, les yeux clos. Et je me cognerai partout où j'irai. Couverte d'ecchymoses je serai le zombie que j'étais avant. Et ton sourire partout où je passe. Et je me couvrirai d'illusions et je chanterai et je ferai comme si de rien.
C'est peut-être parce qu'on s'est toujours menti. Toi comme moi.
Peut-être parce que moi je t'aimais un petit peu plus et toi un petit peu moins.
Peut-être pour ça que je rêve et que je saigne et que tu avances.
Mais tu ne sais pas les chaînes de velours que tu as glissé sur mes chevilles. Tu ne sais pas combien leur caresse me brûle.
Tu ne sais pas que ce qui n'est qu'un souvenir est pour moi l'enfer.
Tu ne vois pas le fil sur lequel j'avance aujourd'hui. Le foulard que tu as posé sur mes yeux.
Un funambule du souvenir. Moi je lutte et toi ce cirque te fait rire. Mais tu as oublié que derrière la performance se cache la souffrance.
Et j'ai avancé des années durant sur ce fil les yeux bandés. J'ai lutté tant bien que mal pour ne pas tomber, pour ignorer le vide autour de moi. Et je ne suis pas tombée. Et ça je ne le dois qu'à moi. J'ai su oublier ma cécité en réinventant. J'ai choisi les couleurs et j'ai dessiné les contours.
J'ai su m'amuser dans ce monde. Mon monde. J'ai su oublier le fil sous mes pieds prêt à céder.
Puis le bandeau a glissé. J'ai vu la lumière. Et sans jamais être éblouie j'ai redécouvert le monde. J'ai du oublier le mien. Je n'ai plus chanté, je n'ai plus dansé, je n'ai plus écrit. Mais j'étais vivante enfin. Tu n'étais plus là. Dans le monde, dans le vrai, je te voyais et mon coeur ne s'agitait plus. Et je croyais être heureuse.
Mais le bandeau a glissé un peu trop. Et maintenant il me serre la gorge.
Et ces images qui défilent c'est comme si je voyais la mort en face.
Et chaque mot qui sort de ta bouche se confond. Chaque mot, chaque cran, chaque fois que tu parles le foulard se ressert. Et chaque fois que ton visage s'approche du mien et que tu poses ta main sur mon épaule, je crois sentir tes ongles rongés s'enfoncer un peu plus. Et la sensation atroce qu'ils poussent sous ma peau et la déchirent se fait de plus en plus vive.
Et mon corps entier n'est que brûlures et cicatrices. Et si je le traîne encore c'est dans l'espoir de l'apercevoir.
Lui, ton sourire.
Et mes yeux se referment. Et mon imaginaire fait le reste. J'oublie le fil, j'oublie la pression sur ma gorge, je suffoque en silence.
Et je sais chaque fois que tu ris. Je sais chaque film que tu vois et chaque musique que tu entends. Je sais combien ils te transforment, je sais combien ils t'enveloppent. Je sais qu'il n'y a que moi qui peut deviner ses formes, cette bulle.
Je sais chaque fois que tu ne penses pas à moi.
C'est moi qui dessine. A nouveau.

8 novembre 2006

Sans même une pause

J'ai jeté toutes tes fées. Qu'est ce que ça voulait dire?
Je comprends maintenant qu'à chaque fois que tu m'en offrais une c'était pour mieux dire tu sais que ma vie dépend de toi tu sais que c'est pour toi que je suis encore là et t'as pas intérêt à me laisser tomber parce que si je meurs si je me taille les veines ou que je passe sous un train tu pourras t'en prendre qu'à toi-même tu te rappeleras ces pensées te hanteront jusqu'à la fin de ta vie si elle est morte c'est de ma faute et j'aurais du faire face assumer rester sa fée.

Mais j'ai tout balancé hop dans la poubelle tout balancé je t'ai vomi comme j'ai vomi ce passé direct dans la poubelle je t'ai vomi et peu importe que tu meurs maintenant tu ne fais plus partie de moi je t'ai vomi t'es sortie hop pas oubliée sûrement pas pardonnée encore moins simplement évacuée je me suis lavée de toi adieu les fées hop dans la poubelle peut être quelqu'un les trouvera peut être quelqu'un les trouvera belles t'auras trouvé une autre fée un autre pantin à manipuler hop un autre idiot dans tes doigts comme de la pâte à sel au four et c'est prêt elle deviendra ta chose tu la façonneras selon tes désirs moi aussi je les trouvais belles mais c'était oublier qu'elles me regardaient de haut elles m'accusaient elles s'accumulaient autour de moi c'était un piège qui se refermait plus il y en avait plus je me sentais le devoir de t'aider mais hop dans la poubelle j'ai trouvé les clés je m'émancipe et peu importe si c'est cruel peu importe si c'est égoïste j'ai oublié mes rêves de te sauver dans la poubelle eux aussi j'ai compris que c'était chacun pour soi que si j'arrivais à m'aider moi-même ce serait déjà bien j'ai pas perdu l'amour qu'il y a en moi je le réserve pour les autres ceux qui savent qu'on est chacun pour soi qu'on ne peut pas dépendre de la vie d'un autre qu'on ne peut pas aspirer son sang jusqu'à ce qu'il s'épuise tu as bu mon sang jusqu'à ce que je m'écroule ce nectar un peu trop puissant je me relève je te vomis dans la poubelle avec tes fées et tes lettres et ton mépris et ta laideur

05_01_05_003_3

23 octobre 2006

Je n'ai le temps de rien

Mais je le prends quand même.
J'oublie que j'ai de la philo, j'oublie qu'il fait froid, je manque mes rendez-vous, je saute mes repas. Et j'écris. POINT.

Publicité
Publicité
23 octobre 2006

Puisqu'il faut un commencement à tout...

... et bien commençons.

Publicité
Publicité
Glücklich Star
Publicité
Publicité